Crédit photo : STADION-ACTU

« Slow Running » : la nouvelle clé de la performance ?

09/01/2025 19:10

Slow food, slow life, slow running… Pour prendre à revers un monde qui accélère constamment, le mouvement slow (lent) continue à prendre de l’ampleur, quitte à parfois être pris de haut. Focus sur le slow running, rendu célèbre par le japonais Hiroaki Tanaka.

Pas seulement pour le paysage

Depuis l’avènement du running, les chronos s’effondrent. On va de plus en plus vite. Professionnels et amateurs. Rivé à sa montre, le coureur moderne peut être tenté de ralentir, pour écouter son corps, regarder le monde environnant… La notion de plaisir est évidemment présente, jusque dans la théorie de Hiroaki Tanaka (1947 – 2018), qui tenait à la devise suivante : “courez seulement à une vitesse qui vous permet de garder le sourire”, le fameux rythme “niko-niko”. Niko-niko signifiant sourire en japonais… Le concept du slow running a été développé par le professeur Hiroaki Tanaka, physiologiste du sport japonais, qui a fait un paquet d’émules tout autour du globe avec ses nombreux ouvrages sur le sujet. Hiroaki Tanaka a couru plus de 60 marathons sans jamais se blesser et il a établi son record personnel à 50 ans avec 3h38’50. Il a amené à la course à pied un grand nombre de personnes qui étaient rebutées par l’exigence du sport, traditionnellement tourné vers la performance.

Crédit photo : Hiroaki Tanaka

La plus grande découverte du professeur ? Avoir découvert que le rythme niko-niko permettait de brûler les graisses encore plus rapidement qu’en footing classique, tout en obtenant le même effet de plaisir dû à l’endorphine. Sur ce plan, le slow running prend même un point : l’adrénaline ne serait pas déclenchée par cette pratique, vous évitez ainsi l’épuisement qui parfois fait suite à l’effort. C’est une approche qui peut évidemment convenir aux débutants ou à ceux qui manquent de mobilité dans leur vie personnelle et professionnelle. Mais attention, certains athlètes l’incorporent dans leur programme d’entraînement, ce qui démontre que le slow running va au-delà des “clichés” qui lui collent aux basques.

L’homme le plus rapide du monde sur le mile, adepte du slow running

Crédit photo : STADION-ACTU

Les suiveurs de l’athlétisme le connaissent sûrement, d’autant que le gaillard est charismatique et sympathique. Le britannique Elliot Levi Giles, né le 26 mai 1994, détenteur du record du monde sur le mile (3 minutes 51 secondes et 3 dixièmes), double médaillé européen sur 800 mètres et coureur olympique, a évoqué en 2023 à un magazine anglais sa pratique régulière du slow running, qu’il considère même comme une fondation de sa condition physique : “de nombreuses personnes sont fixés sur le chrono, les distances et tout ce qui se rapporte à la performance, mais il y a une beauté à pratiquer le slow running. J’ai couru aujourd’hui, sans montre, et j’ai presque marché. Mais la pratique a sa place dans l’entraînement d’élite car c’est là que vous construisez vos fondations. J’ai couru dans un endroit magnifique aujourd’hui, j’ai pu profiter de cette chance. Un slow running est mon temps pour déstresser”. Un autre exemple, cette fois encore au pays du soleil levant : les coureurs olympiques japonais s’entraînent parfois d’une façon qui peut sembler étrange. Ils évoluent la majorité du temps très lentement avant d’accélérer à fond sur des courtes distances (proche du 80/20). Cette polarisation de l’effort augmenterait la résistance aérobic chez le sportif.

De vrais bienfaits pour le corps

Si la démarche peut faire sourire comme la pratique de Hiroaki Tanaka, ne nous leurrons pas : le slow running est donc bien plus profond qu’il n’y paraît. C’est même une discipline assez codée pour ses adeptes les plus fidèles. Car si vous pouvez vous contenter de profiter du paysage et de sortir sans montre, il existe bien une orthodoxie du slow running. On peut observer ainsi des techniques de course assez précises. Contrairement à la course à pied classique, où on attaque le sol avec le talon, le slow runner atterrit sur la surface du métatarse et effectue un plus grand nombre de pas. Dans le slow running de Hiroaki Tanaka, l’attention est mise sur une bonne posture du corps et des épaules bien relâchées. La “phase de vol” est plus courte qu’en running traditionnel mais les tendons, les os et les muscles sont néanmoins sollicités par cet effort. La discipline est aussi plus douce pour le corps, préservant les genoux, les hanches et le dos. Certains coureurs qui souffraient trop des genoux ont ainsi pu reprendre la course. Vous pouvez débuter la pratique en essayant de trotter au rythme recommandé de 180 pas/minute et attention de ne pas atterrir sur les talons ! Cette courte vidéo de la Slow Jogging Association vous aidera à débuter.

En résumé, sans stress et avec le sourire !

Miniature de la vidéo
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