Manon Trapp, nouvelle détentrice du record de France sur marathon
Exploit majuscule pour Manon Trapp ! Deuxième de la course après un final haletant face à la Kényane Koskei, la sociétaire de l’Entente Savoie Athlé (ESA) a marqué de son empreinte la 40e édition du marathon de Séville (Espagne) ce dimanche matin. En franchissant la ligne en 2h23’38’’, elle s’offre non seulement un chrono étincelant sous la barre des 2h24 sur les mythiques 42,195 km, mais surtout un nouveau record de France.
De la ceinture noire aux lignes de départ. Ancienne judokate, c’est en 2017 que la Savoyarde troque le tatami pour les pistes et sentiers, découvrant l’athlétisme et la course à pied. D’abord séduite par le cross, ses premiers amours, elle se sent rapidement attirée par la distance reine : le marathon.
Après une saison intense, notamment marquée par une victoire sur le 20 km de Paris, un podium au cross d’Allonnes et un stage d’un mois au Kenya, une idée fixe la guide : le Marathon de Séville. Ambassadrice de la marque aux trois bandes, elle a récemment renouvelé son contrat avec adidas, animée par un seul rêve : vivre de sa passion. Pour elle, courir dépasse le simple cadre du sport. C’est un mode de vie, un équilibre profond, une manière de se reconnecter à ses sensations et à son environnement.
Dans cette interview, Manon Trapp se confie sur sa passion, son exploit et les valeurs qui la portent. Un échange aussi riche qu’intense, capturé dans un moment où, portée par l’effervescence de son record, elle peine encore à retrouver le calme au milieu des sollicitations.

Les prédispositions d’avant course
Lorsque nous lui avons demandé comment elle se sentait avant la course, Manon nous a confié qu’elle était plutôt confiante malgré du stress et de l’appréhension. La prépa avait été assidue, elle s’était entraînée fort mais peu à l’allure cible du fait de l’altitude au Kenya.
Pendant le marathon
| Qu’est ce qu’il se passe dans ta tête pendant 42 kilomètres ?
“J’étais extrêmement concentrée. Il ne faut pas perdre cette concentration, il ne faut pas s’endormir car chaque seconde compte. Je faisais également souvent un check up de mes sensations pour toujours me sentir à l’aise (respiration, souffle, posture…).”
| Quelle était l’ambiance sur le parcours ?
“Il y avait beaucoup de français au bord de la route y compris dans la course. Ça fait chaud au coeur, ça donne de l’énergie, moi ça me boostait.”
| Quelles étaient les sensations pendant la course ?
“Globalement je me suis sentie bien tout le long, presque de mieux en mieux. Après le 25 ème kilomètre, j’étais vraiment dans un état de flow, j’avais de bonnes sensations, je pensais à rien, c’était presque méditatif.”
| À quel instant tu réalises vraiment ?
“Je réalise que je vais faire le record de France au 39 ème kilomètres. Je voyais à ma montre que ça passait, j’étais bien, j’avais la hargne, j’étais euphorique. Je me suis dis : il reste 3 kilomètres, lâche les chevaux et vas-y.”
| Un record de France, ça change quoi ?
“Je suis inondée de messages sur les réseaux sociaux, beaucoup de mots très touchants. Je reçois beaucoup de sollicitations, beaucoup de demandes… J’espère que tout cela va m’apporter davantage de visibilité, notamment auprès des sponsors.”
« J’espère que tout cela va m’apporter davantage de visibilité, notamment auprès des sponsors. »
| Au-delà du chrono, une histoire
À la fin de cette interview, nous avons voulu demander à Manon Trapp comment elle pourrait définir sa course en 3 mots. Nous avons bien compris que 3 mots ne suffisaient pas pour qualifier cette expérience aussi intense que euphorique. Elle nous a parlé de ses valeurs, du fait de courir simplement, avec passion. Ce marathon, c’est pas juste un record de France, c’est un aboutissement malgré un chemin parfois pas sinueux.
Manon, le mot de la fin ? “La leçon c’est le courage de faire des choix et des changements tout en écoutant mes besoins. Le record, il est possible parce que je m’écoute.”
Un immense bravo à cette championne.