Les bénévoles : ces petites mains de l’ombre qui font vivre le sport aux JO de Paris 2024

Il est bien connu que le sport fait partie des domaines qui rassemblent et unissent la population autour de valeurs universelles de respect et de tolérance. Mais, pour que les athlètes amateurs comme professionnels puissent exercer dans les meilleures conditions, il y a toujours des petites mains qui œuvrent dans l’ombre : Les bénévoles. Marathons.com est partie à la rencontre de ses passionnés que vous avez sûrement croisé si vous avez eu la chance de vous rendre sur les sites des Jeux olympiques à Paris cet été, ou vus à la télévision.

Qui sont ces bénévoles ?

Ils pourraient être définis comme étant des individus offrant gracieusement leur temps pour le bon fonctionnement d’une organisation. En France, ils sont plus de 3,5 millions à s’investir quotidiennement dans des associations sportives. Leurs missions sont très variées, cela peut aller de président de club, à éducateur, en passant par le trésorier, le community manager ou le photographe. Dans le bénévolat, il y a de la place pour tout le monde, toutes les qualités sont requises pour devenir volontaire.

Cependant, même si le sport unit et rassemble, il n’est pas tâche facile de fidéliser ses bénévoles. Il faut que chaque individu puisse trouver sa place, se sentir utile. Avec la professionnalisation des clubs qui devient de plus en plus fréquente, se pose aussi la question de l’alliance entre bénévoles et salariés. Mais récemment, les Jeux olympiques ont montré la force que pouvait avoir ce mélange entre salariés et volontaires.

Les Jeux olympiques de Paris 2024 : la grande maison des bénévoles

Derrière les performances records de l’Américaine Sydney McLaughlin-Levrone (400 m haies) ou du Suédois Armand Duplantis (saut à la perche) et bien d’autres stars, il y avait de nombreuses personnes qui s’activaient en coulisses. L’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a recruté pas moins de 45 000 volontaires pour assurer le bon fonctionnement de l’événement. Le bénévolat c’est une chance qui est partagée, elle permet aux organisations de bénéficier gracieusement de main d’œuvre et dans le même temps elle offre l’opportunité aux volontaires d’être au cœur de l’action, de façon souvent privilégiée.

Le processus de recrutement des bénévoles avait commencé en octobre 2023 où chaque personne souhaitant prendre part à l’aventure pouvait remplir un questionnaire. Ce questionnaire de personnalité permettait de définir, en fonction des réponses dans quel axe les bénévoles pourraient être le plus utile. Il y avait trois grands axes de recrutement pour ces Jeux olympiques :

• Être de la qualité et de l’expérience vécue par tous les acteurs des Jeux
• Être au service de la performance sportive
• Fluidifier et faciliter l’organisation

Parmi tous ces bénévoles il y a Julie Tourtet, 28 ans, elle a travaillé pendant quatre semaines au service de la gestion aux spectateurs sur le parvis du Stade de France. Déjà bénévole et athlète au sein du GAP athlétisme depuis une dizaine d’années, elle a été sélectionnée pour faire partie de la grande aventure des Jeux olympiques de Paris 2024.

Quel était votre rôle pendant ces Jeux olympiques 2024 ?

Pour Paris 2024, j’ai été affectée sur le Stade de France où se déroulaient les épreuves de rugby et d’athlétisme. Mon rôle était de faire entrer les supporters dans le stade. Cela pouvait aller de gérer la signalétique, à être aux tourniquets des entrées, il y avait plusieurs missions. J’étais présente pendant quatre semaines sur le site du Stade de France et je m’occupais essentiellement de tout ce qui était le service aux spectateurs dans sa globalité. Nous étions une équipe d’environ 1200 bénévoles sur le site, le groupe était divisé en deux, il y avait une équipe du matin et une de l’après-midi. On était sur le plus gros site de France.

Comment se passait le recrutement des bénévoles ?

Il y a un dépôt des candidature qui a été effectué dans le courant de l’année 2023. Puis il y a eu une période d’analyse des dossiers et on a reçu les réponses de nos dossiers en janvier 2024. Avant de remplir ce questionnaire, on devait faire un test de personnalité. Ce test aidait à définir où l’on pourrait être affecté. Pour moi, ce qui est ressorti en premier c’était la gestion du spectateur. J’ai d’abord été affectée à Versailles puis il y a eu un changement de programme et j’ai finalement été affectée au Stade de France.

Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour devenir bénévole ?

Il fallait beaucoup d’énergie, de motivation et de sourires. Ils nous l’ont rabâché, ils nous disaient « vous êtes le visage des Jeux ». Ce qui était très cool c’est que les bénévoles étaient hyper inclusifs, il y avait aussi bien des personnes en situations de handicap que des personnes valides. Vu le nombre de missions et de besoins, tous les profils pouvaient trouver chaussure à leur pied. Pour ma part, je pense surtout qu’il faut aimer échanger, partager une aventure unique avec les autres. Il faut avoir une certaine fierté de vivre ça de l’intérieur.

Que diriez-vous à quelqu’un qui hésite à devenir bénévole ?

C’est une bonne question. Alors, moi je lui dirai d’abord que devenir bénévole ça permet de se sentir utile par tout ce que l’on peut apporter aux autres et c’est vraiment ce côté partage. On se sent utile dans le partage de valeurs. Tout le monde peut apporter quelque chose dans le bénévolat. Après, ce n’est pas toujours facile, être bénévole c’est bien mais par exemple dans mon club à GAP il y a aussi des salariés et il faut que chacun trouve sa place. Il faut bien rappeler que le bénévolat c’est donner de son temps de manière gracieuse, mais ça prend de l’énergie, et que des fois il y a des choses qu’on ne peut pas faire ou que l’on n’a pas envie de faire. Je pars du principe qu’à partir du moment où l’on s’engage, c’est qu’on a quand même des envies et un devoir moral qui est fort.

Quel est votre plus beau souvenir de cette aventure ?

C’est vraiment la rencontre avec les gens, de voir des sourires sur tous les visages. Que les gens soient là pour partager du sport et il y aussi ce côté de voir la France qui rayonne à l’international de façon très, très positive. Même si c’est compliqué d’en donner qu’un, c’était génial d’être dans le stade quand Armand Duplantis établit son nouveau record du monde, c’était vraiment unique, il y avait des frissons dans tout le stade. Les souvenirs c’est aussi grâce à l’équipe de bénévoles, même quand on n’était pas en mission on était ensemble. On s’est vraiment fait des amis pour la vie.

Dans un grand événement comme les JO de Paris 2024, y a-t-il de la reconnaissance envers votre travail ?

Pour le coup, on était hyper bien lotis, Decathlon était l’équipementier de tous les volontaires. Par exemple, dans la dote on avait des chapeaux, qui étaient fait avec des chutes de tissus pour qu’ils soient tous uniques donc c’était trop cool. Après, on a eu deux pantalons, quatre t-shirts, sac à dos, banane, on était clairement pas à plaindre. Puis, toutes les expériences que l’on a pu vivre c’était déjà une très belle récompense.