Courir avec les animaux : une passion ancestrale entre endurance et complicité

Course à pied et animaux : quand l’Homme court avec (ou contre) ses compagnons domestiqués

28/03/2025 23:38

L’être humain court depuis des millions d’années, en groupe, ou seul. Même si nous courons maintenant par plaisir et plus pour chasser, l’endurance est la principale qualité physique de l’Homme, qui lui a d’ailleurs probablement permis de survivre au fil des âges. Les bipèdes ont aussi rapidement domestiqué des animaux de toutes sortes. Depuis toujours, certains Hommes développent un grand attachement affectif avec les bêtes et souhaitent vivre des moments forts avec eux. Pour cela, quoi de mieux que de pratiquer sa passion, la course à pied, aux côtés de son animal de compagnie, ou encore, de se mesurer aux quadrupèdes ?


| Gaya, fidèle partenaire d’entraînement de l’athlète international Yoann Kowal

De nombreux athlètes, amateurs ou professionnels, apprécient courir avec leur chien. C’est le cas du steepleur tricolore Yoann Kowal, six fois champion de France Elite sur 1500 m et sur 3000 m steeple, champion d’Europe de cette dernière discipline. Sa chienne, Gaya est tout aussi connue que l’athlète, puisqu’elle s’est imposée au fil des années comme une véritable mascotte de l’athlétisme français.

Pendant treize ans, le berger australien a accompagné Yoann Kowal tous les jours à l’entraînement (quand ce n’était pas une session sur piste), parfois deux fois par jour, hiver compris. Yoann Kowal a confié à plusieurs reprises que Gaya était l’une de ses sources de motivation, et qu’elle avait joué un rôle important dans sa progression en tant que coureur. La chienne était imbattable sur les séances de côtes, en plus d’être capable de courir une centaine de kilomètres par semaine. De quoi pousser son maître vers le plus haut niveau, des Jeux olympiques en passant par les Championnats d’Europe et du Monde.

Gaya possède même son propre compte Instagram, @gaya_run. Désormais retraitée, la fidèle amie de l’athlète l’a suivi plusieurs fois en stage, notamment à Font Romeu, mais aussi à l’occasion des Interclubs (le championnat de France des clubs d’athlétisme) pour le plus grand bonheur des autres coureurs.


| Gobi, premier animal à courir officiellement le Marathon de Paris avec un dossard

En 2019, Dion Léonard, un Australien passionné des courses longues distances a couru le Marathon de Paris avec sa chienne, Gobi. Une première pour l’évènement, puisque Gobi est ainsi devenu le premier animal à s’aligner officiellement dans la capitale de l’Hexagone.

Leur rencontre est digne d’un film émouvant. En 2016, le coureur prend part à l’Ultra Trail Gobi March qui se déroule au cœur du désert de Gobi, en Chine. Une épreuve en six étapes, où chacune fait l’équivalent d’un marathon par jour. C’est lors de la deuxième étape que Dion Léonard est rejoint par un petit chien errant, qui ne le quittera plus jusqu’à la fin de cette longue course.

L’ultra traileur est attendri par l’animal, qu’il décide de ramener chez lui, en Écosse, pour l’adopter. Dion Léonard refuse d’abandonner Gobi, qui semble l’avoir choisi, même s’il n’explique pas pourquoi celle-ci s’est pris d’affection pour lui et pas pour un autre coureur. Les difficultés administratives et financières sont grandes pour rapporter le chien, ce qui ne décourage par l’Australien. Ce dernier lance une cagnotte qui fonctionne à merveille, l’histoire touche les médias de la planète entière. Le coureur retourne donc en Chine pour récupérer Gobi. Perdue puis percutée par un camion, tous les espoirs de la retrouver en vie semblaient perdus, jusqu’à que celui-ci parvienne à remonter jusqu’à son amie pour l’adopter définitivement. La chienne est ainsi devenue sa collègue d’entraînement et de compétition.

C’est ainsi que le dossard 4915 du Marathon de Paris 2019 a été attribué à Gobi, qui a certainement émue la foule de coureurs.


| Courir avec des ânes, une discipline à part entière

Quel pays autre que les États-Unis pour proposer une course à réaliser en duo avec…. un âne ? Le Pack Burro Racing (littéralement, « course avec âne bâté ») est un concept américain vieux de 80 ans qui s’est exporté en France, plus précisément en Normandie. L’épreuve originale devenue sport national sert à honorer la mémoire des ânes qui transportaient le matériel des prospecteurs d’or américains, ainsi que la vie de ces derniers.

En France, la première édition a eu lieu le 16 mars 2024 dernier, à Moyaux, sous l’impulsion de l’association Western Pack Burro Racing France. Le principe, chaque coureur est relié à un âne par une longe pendant tout le long du trail de 7 km. L’objectif est de battre les autres duos humain-âne. Des règles bien précises sont établies. Par exemple, il est interdit de lâcher la longe de votre collègue âne, ou alors de toucher les autres animaux. Toute maltraitance animale est évidemment proscrite, un vétérinaire est chargé d’examiner les animaux pour s’en assurer. Si ces conditions ne sont pas respectées, le duo est disqualifié.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les ânes sont capables de couvrir de grandes distances à un bon rythme. L’âne tire ses origines des plaines désertiques d’Afrique du Nord, où il est capable de parcourir 60 km par jour au trot pour trouver de quoi se nourrir. Depuis la domestication de l’animal, la bête n’a plus ces contraintes. Or, l’âne risque l’obésité à cause du peu d’exercice et de la nourriture riche. Ce dernier est souvent laissé dans un pré et n’obtient pas le même traitement qu’un cheval, alors qu’il est tout à fait capable de parcourir de nombreux kilomètres. Faire courir son âne est la meilleure manière de le garder en bonne santé.

Cette course est un moyen pour l’association de susciter l’intérêt du public sur ces animaux souvent délaissés, victimes de mauvais traitements et d’idées reçues. Si vous cherchez un nouvel animal pour vous accompagner sur vos sorties longues, il ne vous reste plus qu’à adopter un âne !


| Man vs Horse Marathon, quand l’humain se mesure aux équidés

Man vs Horse, ou littéralement Homme contre Cheval, est une course de 35 km qui se tient depuis 1980 au pays de Galles, à Llanwrtyd Wells. Le parcours est constitué de routes, de sentiers forestiers, mais aussi de passages techniques à travers landes, marais, ruisseaux et montagnes. Le but est de proposer un tracé qui avantage tantôt les humains, tantôt les chevaux.

Lors de la première édition, 35 coureurs et 8 équidés avaient pris le départ. Maintenant, plus de 700 coureurs et de 60 chevaux montés par leurs cavaliers prennent le départ chaque année. L’idée est née d’un pari entre un propriétaire de pub et un éleveur de chevaux. Le premier affirmait qu’un humain pouvait battre un cheval sur un parcours accidenté si la distance était longue, alors que le second soutenait l’inverse.

L’Homme a remporté 3 éditions, en 2004, en 2007 et en 2022, de 2 à 11 minutes d’avance. Ce n’est qu’au bout de 25 ans qu’un coureur a battu les équidés en lice.


| The Running of the Llamas, une fête autour des lamas avec une course reine

Man vs Horse Marathon, quand l'humain se mesure aux équidés
Man vs Horse Marathon, quand l'humain se mesure aux équidés
Man vs Horse Marathon, quand l'humain se mesure aux équidés
Man vs Horse Marathon, quand l'humain se mesure aux équidés

Pendant 20 ans, la petite ville de Hammond (Wisconsin) a vibré au rythme de The Running of the Llamas, une course aussi insolite que festive. Chaque année jusqu’en 2016, des centaines de visiteurs, parfois déguisés, affluaient pour célébrer ces animaux attachants à travers parades, animations et jeux pour tous les âges.

Le clou du spectacle ? Une course où lamas et propriétaires rivalisaient sur la rue principale, entre sprints effrénés et animaux récalcitrants, sous les éclats de rire du public. Un événement si populaire qu’il a laissé son empreinte sur les murs de la ville… et dans The New York Times.

Et pour le vainqueur ? Un seau de salade verte et la gloire éternelle !

Le secret des bipèdes pour devancer les autres animaux réside dans notre transpiration. Nous sommes capable de réguler notre température grâce à la sudation, sans non plus couper notre course, contrairement aux chevaux et autres bêtes, obligés de marquer une pause si leur température corporelle monte trop haut. Les Hommes sont donc avantagés quand la température est plus élevée, comme en 2007. D’ailleurs, des inspections vétérinaires rigoureuses sont d’ailleurs effectuées avant, pendant et après l’épreuve pour vérifier la santé des animaux.

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