Courir un marathon en jonglant ? L’incroyable record du monde du belge Benjamin Balbeur
09/04/2025 22:55Courir un marathon, c’est déjà un défi. Le faire en jonglant avec trois balles pendant 42,195 km ? C’est presque irréel. Mais alors le faire à une allure de 3’59/km, c’est une performance hors norme. Benjamin Balbeur, un coureur belge de 36 ans, a réalisé cet exploit insolite lors du Marathon de Namur 2025.
Résultat ? Un nouveau record du monde en 2h47’52. Le tout sans jamais lâcher ses balles, ou presque.
| Quand course à pied et jonglerie s’entremêlent
Pour Benjamin Balbeur, coureur belge originaire de Bouraing, la course à pied et la jonglerie ne sont pas simplement des hobbies : ce sont des disciplines qu’il conjugue avec passion. « J’aime la course, j’aime jongler. J’ai vu qu’il existait un record mondial du marathon en jonglant. Le chrono à battre était de 2h50, exactement mon meilleur temps sur marathon. Alors, je me suis lancé », confiait-il après la course.
Et il a bien fait. Non seulement il a réussi à rester sous la barre symbolique des 2h50, mais il a même abaissé ce record de plus de deux minutes, franchissant la ligne d’arrivée en 2h47’52, soit un rythme moyen de 3’59/km. Pour un coureur amateur, c’est une performance impressionnante. Pour un jongleur-marathonien, c’est totalement bluffant.
| Des balles (presque) toujours en l’air
La discipline s’appelle le « joggling » — contraction de jogging et juggling — et elle impose une règle stricte : garder les trois balles en mouvement tout au long de la course. Chaque chute doit être suivie d’un arrêt, d’une reprise du jonglage, puis de la poursuite de la course. Et à Namur, Benjamin a dû s’y plier à seize reprises. Dont six fois sur les trois derniers kilomètres. Il faut dire que le parcours était loin d’être roulant (299 m de D+ et 293 m de D-).
« La course a commencé en volant, tout allait bien jusqu’au 25ème. Mais ensuite, j’ai perdu mes sensations, les jambes devenaient lourdes. Et avec la fatigue, difficile de rester concentré sur les gestes », explique-t-il. À 1,5 km de l’arrivée, il frôle même la chute. Mais il tient bon. Parce qu’au-delà du chrono, il y avait un objectif : devenir finisher.
| Un record, mais surtout une aventure humaine
Ce marathon restera gravé dans la mémoire de Benjamin, non seulement pour le défi qu’il a relevé, mais aussi pour l’engouement ressenti lors de cette aventure. « Ils étaient plus de 50 amis et proches à m’encourager tout au long du parcours. C’est l’ambiance de groupe qui m’a porté », raconte-t-il après avoir franchi la ligne d’arrivée, encore ému de sa performance.
Son temps le classe 8ème au scratch du marathon, mais ce que retient le coureur beaurinois, c’est avant tout l’aventure humaine. Le regard surpris des spectateurs, les encouragements amusés des enfants, les mains tendues, les cris d’encouragement à chaque relance… Tous ces petits moments qui font du marathon autre chose qu’un simple effort solitaire.
Si le record n’est pas homologué officiellement par Guinness World Records, la performance, elle, est bien réelle. Sur le papier, la marque précédente était détenue par le canadien Michal Kapral (2h50’12 en 2014). Benjamin a bel et bien repoussé les limites du joggling dans les règles de l’art, dans une course mesurée et chronométrée.
Mais pour lui, cette reconnaissance « officielle » est secondaire. « L’important, c’était le défi personnel. J’ai toujours aimé sortir des sentiers battus. Je me suis essayé au trail en jonglant, j’ai vu que je ne perdais pas trop de temps… Alors pourquoi pas le marathon ? »
Pour la suite, pas question de raccrocher les baskets pour Benjamin. Son prochain objectif ? Un triathlon, prévu cet été au Moulin de Boiron. Nouveau sport, nouveau terrain de jeu… mais toujours la même envie de se dépasser.
L’histoire de Benjamin Balbeur, c’est celle d’un coureur pas comme les autres, qui rappelle que la course à pied peut aussi être un terrain d’expression, de jeu et de créativité. En mêlant rigueur sportive et plaisir décalé, il vient d’écrire une nouvelle page de l’histoire du running. Une page qui fait sourire… et donne envie de croire que, parfois, il suffit d’oser pour réaliser l’impossible. Même un record du monde sur la distance reine en jonglant.